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EXPOSITION "NAPOLEON"  

GRANDE HALLE DE LA VILLETTE

DU 28 MAI AU 19 DECEMBRE 2021

© Texte et photos Eric Bahari, publié le 07 juin 2021


Autant admiré que controversé, Napoléon Bonaparte est un personnage complexe dont la vie oscille entre héroïsme et tragédie, victoire et défaite, avancées modernes et mesures régressives. A l’occasion du bicentenaire de sa mort, la Rmn - Grand Palais, La Villette et Re Re / Adonis proposent une exposition spectaculaire, dressant le portrait juste d’un personnage fascinant qui a façonné la France d’aujourd’hui. Car, connaître Napoléon, c’est comprendre le monde dans lequel nous vivons. De son ascension au déclin de l’aventure impériale, l’exposition retrace en neuf sections cette période charnière, des moments clés de l’Histoire de France à la vie intime et romanesque de l’empereur.


La participation particulièrement généreuse du musée de l’Armée, du musée national du château de Fontainebleau, du musée du Louvre, du musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, du Mobilier national, de la Fondation Napoléon et la contribution exceptionnelle du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon ont permis de rassembler plus de 150 pièces originales, réunies ici pour la première fois. 


Chefs-d’œuvre créés sous l’Empire, objets d’exception ayant appartenu à Napoléon et créations contemporaines se succèdent au fil d’un parcours chronologique et pédagogique. De vastes reconstitutions ainsi que de nombreux dispositifs numériques offrent aux visiteurs une véritable immersion au cœur de ces moments décisifs pour l’Histoire de France. Une rubrique de l’exposition, conçue avec la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, est dédiée aux sujets de la politique coloniale de Napoléon et du rétablissement de l’esclavage.




Napoleon à l'école de Brienne, bronze argenté, Louis Rochet 1857.





PARTIE I : 1779 – 1784


BRIENNE


Élève à l’école royale de Brienne pour préparer son admission à l’École Militaire de Paris, Napoléon est formé dès le plus jeune âge au métier de soldat. Studieux, grand lecteur, il se montre doué pour les mathématiques. Son origine modeste et son accent corse prononcé attirent l’attention et les railleries de ses camarades, issus de la noblesse française.


Retraçant une partie de l’adolescence de Bonaparte, cette section présente notamment des effets du jeune Napoléon ainsi que des objets du quotidien utilisés par les élèves de l’École Militaire.




PARTIE II : 1795 – 1799

UN SOLDAT DE LA RÉVOLUTION

En 1796, Napoléon est nommé général en chef de l’armée d’Italie. Alors que cette dernière est mal équipée et manque de tout, il se distingue par sa bravoure lors de batailles décisives et par sa proximité avec les hommes.
A son retour à Paris, il est récompensé par le Directoire qui lui confie le commandement de l’armée d’Orient. Napoléon prend la mer en mai 1798 : c’est le début de la campagne d’Égypte. Cette épopée militaire se solde par un semi-fiasco dont la propagande a su faire un triomphe. L’épopée scientifique, quant à elle, marque le début d’une égyptomanie grandissante à travers toute l’Europe.




De gauche à droite : Console de style égyptien, Jacob-Desmalter et Cie vers 1805. Paire de candélabres à sept lumières. Pendule à cariatide égyptienne, Caude Galle vers 1805. Paire de fauteuil en acajou à tête de Némès, Jacob-Desmaltier vers 1805.



Lit de la première chambre de Napoléon 1er à Fontainebleau, attribué à Jacob Frères vers 1800.




PARTIE III

LA RÉPUBLIQUE DE NAPOLÉON

Les 18 et 19 brumaire de l’an VIII (9 et 10 novembre 1799), Napoléon prend le pouvoir à la faveur d’un coup d’État. Alors Premier consul, il mène une politique de rassemblement qui pose les fondations de la France moderne : création du Code Civil, du Conseil d’État, de la Banque de France et des lycées, unification des poids et des mesures…

La Paix d’Amiens, signée en mars 1802, permet une pause dans l’affrontement systématique qui oppose la France à l’Angleterre depuis 1789, et confère à Bonaparte une immense popularité. Celle-ci est telle qu’en août 1802, il devient consul à vie.


                       

Pliants de la salle du trône du palais de Saint-Cloud, Jacob-Desmalter et Cie 1804 et 1828. Paire de torchères du grand cabinet de l'Empereur au palais de Saint-Cloud, Jacob-Desmalter, Tavernier et Cie vers 1810.



PARTIE IV

L’EMPEREUR : SON SACRE ET LE FASTE DE SA COUR

Le 2 décembre 1804, Napoléon est sacré empereur à Notre-Dame-de-Paris au cours d’une cérémonie qui invoque des symboles à la fois républicains, religieux et historiques.

En devenant empereur, il se pose une nouvelle fois en rassembleur : dans l’acte même de la proclamation de l’Empire, Bonaparte souhaite transmettre des valeurs de 1789. Loin d’un roi déguisé en empereur, il se veut roi de la République.

Objets, tuniques et uniformes de cérémonie seront présentés au sein de cette section, témoignant du faste et du protocole de la cour impériale.




Trône du Sénat de l'empereur Napoléon 1er, Jean-François Chalgrin (dessin), Jacob Desmalter et Cie (réalisation) vers 1805.



Manteau de cour de l'impératrice Joséphine, début du 19ème siècle.



PARTIE V

L’EMPEREUR, LES IMPÉRATRICES, LE ROI DE ROME

Napoléon épouse Joséphine le 7 mars 1796. Malgré le lien profond et sincère qui les unit, il cède à la raison d’État : face à l’impossibilité de concevoir un héritier, il se sépare d’elle et épouse par stratégie la fille de l’empereur François d’Autriche, Marie-Louise.
Celle-ci lui donne un fils en 1811, le roi de Rome.

En 1807, il rencontre par ailleurs la comtesse polonaise Marie Walewska, avec qui il entretiendra une relation sérieuse. Elle aura de lui un enfant, qui occupera de hautes fonctions sous le Second Empire.

De l’amour au politique, cette section évoquera la nature des relations qui ont uni Napoléon avec Joséphine, puis Marie-Louise et enfin Marie Walewska.
PARTIE VI

LE CHEF DE GUERRE

L’armée de Napoléon est non seulement l’une des plus grandes et performantes d’Europe, mais c’est aussi l’une des plus sophistiquées en termes de hiérarchie et de commandement.

Si la Révolution a modernisé l’armée d’Ancien Régime, Napoléon la porte à un degré de raffinement peu égalé.
Cette section présentera en trois temps les équipements et uniformes de l’armée napoléonienne, les personnages clés de l’état-major mais aussi de nombreuses pièces illustrant les batailles de la Grande armée.

Les Bulletins de la Grande armée, organes de presse officiels contrôlant la communication de guerre, seront également évoqués à travers ce chapitre.



Tente du bivouac de l'Empereur Napoléon 1er, modèle de 1808.



Plastron de cuirasse d'officier de cuirassier transperçé par un boulet à la bataille de Wagram 1809.




PARTIE VII : 1805 – 1813

NAPOLÉON ET L'EUROPE

De la bataille d’Austerlitz (1805), où il soumet l’Autriche, au traité de Tilsit (1807), où il soumet la Russie, Napoléon a dominé l’Europe en l’espace de trois ans.

Pour la contrôler, il place ses frères et sœurs à la tête des États stratégiques ; pour combattre l’Angleterre, il impose un blocus continental à ses alliés. Malgré ses vertus administratives, la domination française provoque un sentiment d’humiliation chez les peuples soumis.

Cartes à l’appui, cette section illustrera le « système » Napoléon fondé sur les alliances familiales et sur le rôle d’États tampons àtravers l’Europe.

Elle permettra aussi de comprendre que les guerres de l’Empire sont le prolongement des conflits nés sous la Révolution.



PARTIE VIII : 1808 – 1814

LE DÉCLIN

Le déclin de l’Empire débute par des échecs militaires, en premier lieu desquels la guerre d’Espagne : en 1808, la rébellion des populations contre l’occupation française se transforme en répression sanglante. Sous la direction du général Wellington, les Anglais gagnent du terrain sur la péninsule ibérique.

En 1812, des troubles diplomatiques conduisent Napoléon à rassembler 500.000 hommes pour la campagne de Russie. Cette armée connaît une véritable déroute ; décimée, affaiblie, elle devient une proie facile pour ses adversaires.

En 1813, la défaite de Leipzig pousse Napoléon à abdiquer. En France, Louis XVIII accède au trône grâce à l’appui des puissances étrangères, signant la fin de l’Empire.


Aigle perçé de deux biscaïens dit "aigle blessée" 1812.




Table de l'abdication à l'Elysée dans le boudoir d'argent. Fauteuil du boudoir d'argent à l'Elysée.



PARTIE IX : 1815

LES DERNIERS FEUX

Le 1er mars 1815, Napoléon débarque à Gofle-Juan, passe par les Alpes et arrive à Grenoble où l’armée l’attend. Le 20 mars, il s’installe en tant qu’Empereur au palais des Tuileries d’où Louis XVIII a fui. Afin de défendre son régime et pour surprendre les Alliés, il envahit la Belgique avec 130 000 soldats.

Le 16 juin, il remporte la bataille de Ligny contre les troupes prussiennes, et se prépare à la bataille de Waterloo, au sud de Bruxelles. Il est battu par les armées anglaises commandées par Wellington et les armées prussiennes de Blücher.

Napoléon abdique le 22 juin. Il est alors exilé au sud de l’Atlantique, sur l’île de Sainte-Hélène où il passera la fin de sa vie, entouré d’une poignée de fidèles.


Les derniers moments de Napoléon 1er à Sainte-Héléne, Vicenze Véla 1866.





Char funèbre de Napoléon à Sainte-Hélène vers 1815.


Masque mortuaire de Napoléon, Franscesco Antommarchi 1821

L'exposition Napoleon, site officiel : expo-napoleon.fr